Difficile d’imaginer l’incroyable bataille que se livrent plantes et pathogènes, chacun pour sa survie. Pour assurer la nôtre, serons-nous capables de faire pencher la balance en faveur des plantes qui nous nourrissent ?

Bactéries, champignons, virus… Les plantes, en particulier celles dont dépend notre alimentation, font face à une évolution rapide des pathogènes qui les affectent, en raison du changement climatique et des échanges commerciaux à travers le monde. Alors que le modèle agricole industriel atteint ses limites, trop polluant et gourmand en ressources, les biologistes comprennent de mieux en mieux comment les plantes mobilisent leurs défenses naturelles, et lesquelles, parmi elles, sont susceptibles d’être exploitées par les agriculteurs pour préserver les cultures des aléas futurs.

www.pourlascience.fr/sd/biologie-vegetale/agriculture-et-si-on-misait-sur-les-defenses-immunitaires-des-plantes-26347.php

Dans le numero 554 de Décembre 2023 du magazine "Pour la Science", Adelin Barbacci, Bruno Moulia, Frederick Garcia et leurs collaborateurs du réseau Vibration des Plantes récapitulent l'historique et font le point sur les dernières découvertes concernant l'effet du son sur les plantes.
Ce qu'en dit le rédacteur en chef: "Croissance, production de composés volatils, immunité… Le son affecte la vie végétale. Les premiers résultats des expériences conduites par Adelin Barbacci, Frédérick Garcia et Bruno Moulia montrent par exemple qu’exposer des arabettes des dames (l’espèce végétale la plus étudiée en laboratoire) à des stimulations sonores augmente de 26 % la résistance à la « pourriture blanche », une maladie fongique. Soumise à des fréquences de quelques centaines à quelques milliers de hertz, l’arabette voit l’expression de son génome se modifier en profondeur. La bioacoustique végétale, nouveau champ d’étude, contribue à faire évoluer notre perception du règne végétal, décidément ni immobile ni passif. « D’un sujet marginal et sans intérêt pour la biologie, la question de la perception du son par les plantes pourrait changer de façon drastique notre façon de les voir », jugent les chercheurs."

Découvrez cet article le plus consulté ce mois ci ainsi que d'autres résultats étonnants sur la sensibilité du vivant sur le site du journal:
https://www.pourlascience.fr/sd/biologie-vegetale/ce-que-le-son-fait-aux-plantes-25852.php

Liens:
https://www.inrae.fr/actualites/4e-palmares-lauriers-dinrae-honore-lexcellence-recherche-futur-plus-durable

https://www.inrae.fr/dossiers/lauriers-inrae

La cérémonie des Lauriers INRAE 2023 s'est tenue le 28/11 en présence notamment de M. Marc Fesneau ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Mme Sylvie Retailleau ministre de la recherche et de l'enseignement supérieur, M. Philippe Mauguin PDG d'INRAE, de nombreuses personnalités et collègues d'INRAE, dans la salle de l’Élysée Montmartre à Paris. Nous avions le plaisir d'y être conviés et de voir nos recherches mises à l'honneur. L'occasion de remercier tous les collègues et amis qui y ont contribué et y contribuent encore, et de rappeler quelques enjeux d'importance.
Ci-après la retranscription de mon discours à la tribune:
"C’est un honneur et un plaisir de me faire aujourd’hui représentant de la pathologie végétale, distinguée par ce prix. Je suis très reconnaissant à l’INRAE de soutenir ces recherches, reconnaissant envers le département Santé des Plantes et Environnement, son bureau, et envers le jury international pour l’intérêt qu’ils témoignent à nos travaux.
Ils sont nombreux, elles sont nombreuses à qui je dois le plaisir d’être devant vous ce soir. D’abord ma famille, qui un peu malgré elle est une boussole essentielle. Et plusieurs rencontres déterminantes qui sont autant de coups de chance incroyables. Je pense ici à mes trois mentors Dominique Roby, Sébastien Mongrand et Sophien Kamoun, rencontrés un peu par hasard et qui m’ont chacun insufflé un peu de leur passion pour la biologie. Il y a aussi mes complices du quotidien, Adelin, Laurence, Mehdi, Fred et tous les collègues du campus toulousain grâce à qui j’apprends sans cesse et je m’ouvre, avec bonheur à de nouveaux horizons. J’ai aussi beaucoup appris avec les étudiants et post-doctorants que j’ai pu accueillir dans mon équipe. Chacun/chacune a apporté à notre collectif son savoir-faire et sa vision, et permis des découvertes inattendues. Ainsi nombre de nos contractuels sont de véritables professionnels qui méritent de poursuivre une carrière sereinement, et de continuer à mettre leur talent au service des défis qui nous attendent.
Préserver la richesse et l’utilité des plantes, voilà à quoi pourraient se résumer ces défis. Le système immunitaire des plantes nous a donné le café, l’aspirine, la morphine et quantité d’autres substances utiles. C’est aussi un maillon clé de l’équilibre des agro et écosystèmes, dont dépend notamment notre production alimentaire. Dans un contexte de changement climatique et d’intensification des activités humaines, cet équilibre est fragilisé et son avenir est difficile à prévoir. « Prévoir consiste à projeter dans l’avenir ce que l’on a perçu dans le passé » nous enseignait Henri Bergson*. Le passé, nous allons le chercher dans les génomes, qui portent des traces d’évènements vieux de plusieurs millions d’années. Avec ces indices moléculaires et des modèles, à la croisée des disciplines, les évènements importants de la lutte millénaire entre les plantes et leurs ennemis peuvent être reconstitué. Cette connaissance peut faire de nous les acteurs d’un équilibre à venir.
Pour y parvenir, il faut bien sur quelques moyens, pour une recherche en quête de connaissances, avant d’envisager l’innovation. Dans nos labos, comme pour tout processus créatif, les idées sont fugaces, imprévisibles, déstabilisantes parfois. Notre service public à besoin de réactivité, de souplesse et de confiance pour les concrétiser. Il faut aussi s’entourer, fédérer des esprits fertiles et passionnés. A ce titre je mesure mon privilège et le potentiel à être parmi vous, au sein d’INRAE."
* "l’evolution creatrice" (1907)

Our new review article summarizes recent discoveries on the molecular interactions between plant and necrotrophic (host killing) pathogens, with a particular focus on properties of the underlying molecular systems that make these interactions robust over evolution.

Access to full text:
Till death do us pair: Co-evolution of plant–necrotroph interactions

Sortie aujourd'hui du dispositif Escape Box « Recherche sous tension », destiné aux collègien et curieux de science de tous ages. L'objectif est de sensibiliser à la démarche scientifique par le jeu, avec pour objectif de répondre à une question de santé publique fictive et simplifiée. co-produit par le CNRS et Instant Science avec la participation de scientifiques de l’IPBS, LMGM, et du LIPME, dont notre équipe. Quelques liens pour en apprendre plus:

www.instantscience.fr/actualite/conception-dune-escape-box-demarche-scientifique/

actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-le-cnrs-lance-son-premier-escape-game-autour-de-la-demarche-scientifique_60183448.html

www.occitanie-ouest.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-cnrs-instant-science-et-lacademie-de-toulouse-lancent-lescape-game-recherche-sous

www.ladepeche.fr/2023/10/10/un-escape-game-mis-au-point-a-toulouse-par-de-vrais-chercheurs-pour-faire-decouvrir-la-science-en-samusant-11508845.php

Adelin et al doing some fancy experiments in Le Mans, in frame of a long-standing collaboration with the Laboratoire d'Acoustique and ENSIM. However small, some plants deserve a lot of attention! 

Parution ce mois-ci de l'ouvrage "Le langage silencieux des plantes" dans la collection Carnets de Science aux Editions Quae (in French)
https://www.quae.com/produit/1816/9782759237012/le-langage-silencieux-des-plantes

Comment se nourrir, se reproduire, se défendre et affronter un environnement changeant quand on vit parfois plusieurs siècles, bien ancré au sol, immobile et exposé aux quatre vents et aux appétits de voisins parfois encombrants ? Découvrez comment, lentement et en toute discrétion, les plantes trient les microbes amis et ennemis, font du commerce avec les champignons, appellent au secours, organisent leur journée… en communiquant avec leur environnement

Vous découvrirez par exemple:
. Comment la dionée distingue les mouches des gouttes d’eau?
. Quelle plante confie sa reproduction à un crustacé ?
. Qu’est ce qui fait changer la couleur des fleurs du Desmodium?
. Pourquoi certaines fleurs ont un système de chauffage?
. Pourquoi la menthe rafraichit et le piment donne chaud?
. Qui est le plus vieil être vivant sur terre?
. Comment la fougère manipule la mue des insectes?
. Pourquoi l’herbe à chats attire les félins?
et bien d’autres prouesses étonnantes…

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Jeu bonus: trouver les calembours botaniques mais parfois un peu douteux disséminés par les auteurs...

We are pleased to host Chris, Lina and Remco during a few days for a workshop on automated phenotyping and project discussions. Glad that our Navautron (https://doi.org/10.1111/tpj.14747) is going to export to Germany! And probably getting an upgrade in the process. We are using it nearly every day, it really made the quantitative assessment of plant disease much easier for us...

 Our latest work is now published in the ISME journal. In this article, we describe some of the genetic changes that enabled the evolution Sclerotinia ability to infect a very diverse range of host plants.

The full text is freely accessible as a view-only version through the link

https://rdcu.be/cpagp